Thursday, May 5, 2011

Visite du théâtre et de la citadelle d’Amman

Après un réveil malvenu à 8h, nous nous retrouvons dans le bus pour une première visite d’Amman. C’est au son de musiques jordaniennes que nous arrivons devant le théâtre après une courte pause pour admirer une grande mosquée carrelée en bleu et blanc (Al Abdallah, père d’Hussein), une autre ancienne (Al Hussein, précédent roi) et une vieille église copte. Le théâtre est situé en plein centre ville d’Amman, silencieux témoin du passé dans le tumulte actuel de la capitale, adossé au pied d’une de ses sept collines. La chaleur est écrasante et le petit marchant de bouteilles d’eau à l’entrée se fait une joie d’abreuver ceux qui ont déjà quelques dinars jordaniens. Avant d’entrer dans le monument, on transite par une zone de travaux, visiblement pour créer une belle place en face du théâtre.

Une fois entré, on est saisi par les dimensions impressionnantes de l’ouvrage et son bon état qui lui permet d’être encore utilisé à ce jour pour des concerts et manifestations culturelles.

Les escaliers escarpés, taillés dans la pierre claire, invitent à l’escalade et l’on s’éparpille à grandes enjambées dans les gradins pouvant accueillir 6000 personnes. L’imagination en éveil recrée les représentations antiques. Les marches sont de plus en plus hautes et raides, et la dernière partie en devient sportive.

Assis en petits groupes sur les bancs de pierres chaudes, on distingue sur la colline d’en face la citadelle, quelques colonnes et pans de murs se découpant sur le ciel. On voit également quelques cerfs-volants et les premières tourterelles maillées qui animent le ciel d’un élan de joie de vivre.

La lumière chaude du soleil matinal illumine les visages et se perd en couronne dans les cheveux des gens, incitant à prendre des photos. Alain lance d’ailleurs l’idée d’une photo de groupe sur les marches. Félix, en bon retardataire, descend les marches en courant quatre à quatre sans pour autant dégringoler de façon incontrôlée.

Thibault se fait un peu prier avant de céder et de nous déclamer une longue réplique pour tester l’acoustique du théâtre.

On visite encore un petit théâtre à côté où les fleurs profitent du printemps pour envahir lentement les marches avant de reprendre le bus pour la citadelle, perchée sur le Jabal al Qala’a, une autre colline d’Amman. Le bus gravit en zigzagant la petite route y menant.

En attendant que les billets soient réglés, je regarde un peu la vue et discute avec deux jeunes femmes qui me souhaitent la bienvenue en Jordanie. Je suis surprise par cette amabilité que nous aurons l’occasion de découvrir tout au long de notre séjour. Depuis le site, on voit la ville s’étendre majestueusement par delà les collines recouvertes de maisons beiges assorties. On distingue depuis là encore d’autres cerfs-volants colorés qui donnent cet air inégalé de légèreté et de tranquillité à la ville. Le soleil se fait plus accablant et des insectes laissent filtrer un petit air de Provence sur la végétation clairsemée du site. Nombre de ruines s’y côtoient : temple romain, église et palais. On part à la découverte, grisés par cette possibilité nouvelle d’explorer et d’aller où l’on veut - rigoureusement interdit en Europe. Cet endroit a été fortifié et utilisé par d’innombrables civilisations, les plus vieilles datant de 7000 ans auparavant, du temps des mésopotamiens.

Une citerne et des canaux dénotent de la nécessité constante par delà les siècles de récolter soigneusement la précieuse eau, source de vie, surtout au sommet d’une colline.

Un vent fort, comme nous en aurons souvent durant les jours suivants, se met à souffler depuis le sommet et s’enroule dans les cheveux qui volent au vent.

Un musée regroupe des souvenirs de ces temps anciens.

Plus loin dans la citadelle, des femmes autochtones voilées devisent gaiement entourées d’une nuée d’enfants qui gambadent autour d’elles en riant. On engage la conversation et l’une d’elle tient à me coiffer et à me faire une tresse, ce que j’accepte de bon cœur. Au Nord de l’enceinte se dresse le palais au toit assorti aux nuages. Je m’y dirige ensuite, guidée par une musique étrangement familière. Effectivement, un sonneur de cornemuse y tire des airs de son instrument.

En retournant tranquillement vers le car, une parade d’oiseaux s’envole d’entre les herbes. Cédric est rivé à ses jumelles et se délecte d’huppes faciées, de cochevis et de pie-grièches masquées.

Notre guide nous laisse explorer librement Amman pour l’après-midi. Comme quelques manifestations avaient eu lieu les semaines précédentes, et que nous sommes vendredi, jour de prière et d’échauffements potentiels, il nous déconseille le centre-ville. C’est pourtant le lieu à Amman le plus concentré en dépaysement, et attirés par cela, tous mangeront finalement dans quelque petit restaurant du centre pour goûter aux premières saveurs orientales. Sans encombre et pour notre plus grand plaisir !

Olga Grandjean et Madeleine Bouchez

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